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ils s’habillerent tous deux en mesme temps, et allerent de compagnie garder le troupeau. En le chassant tousjours devant eux aux environs d’une mestairie qui apartenoit à Hircan vers laquelle ils n’avoient point encore esté, Lysis fit signe à Carmelin, et luy dit, si je ne me trompe j’enten le son d’un instrument champestre ; nous sommes sans doute en païs de bergers. Carmelin confessa qu’il entendoit aussi quelque chose de fort harmonieux, et ayans descendu un petit vallon, ils aperceurent un berger qui joüoit de la musette. Lysis s’estant aproché de luy, luy dit, que Pan te vueille bien garder, gentil berger, je suis tout ravy de te voir : il y a long-temps que je n’ay veu personne de nostre