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Vous ayant parlé de la folie de nos poëtes anciens, il faut que je vous parle de celle des nouveaux. Ils se pensent monstrer bien doctes quand ils ont fait seulement une pointe ou une allusion sur quelque antienne fable, et quand ils composent des romans ils s’imaginent de paroistre fort capables s’ils y raportent les ceremonies, et les sacrifices de la religion des faux dieux. Ce sont de grands ornemens pour un livre pensez vous, que le recit des erreurs des peuples barbares, et nous avons bien affaire de nous aller embroüiller l’esprit à les sçavoir. Ne voudroit-on point aussi nous faire des romans de toutes les fausses religions des Indes. Neantmoins il y a d’assez beaux esprits aujourd’huy qui se laissent encore emporter au