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que je luy puisse faire changer de forme. Dés que le magicien eut proferé ces paroles, voyla deux drosles vestus de plume qui arrivent. Il ne leur eut pas si tost dit, ô vents, faites vostre charge, qu’ils commencerent à souffler l’un d’un costé et l’autre d’un autre contre Lysis avec des soufflets qu’ils tenoient. Ils avoient des joües enluminees qu’il sembloit qu’ils enflassent en mesme temps pour souffler aussi de leurs bouches à reposees. Leur action avoit tant d’effect sur l’imagination de Lysis, qu’il croyoit qu’ils luy fissent de la violence, et comme s’il eust esté fort esbranlé tantost il se panchoit d’un costé, et tantost de l’autre, et tenoit ses pieds attachez à la terre le plus ferme qu’il luy estoit possible.