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orce, pour venir à moy, je m’en vay faire abattre ton bois par les vents. Tu seras privé de ta demeure, et tu verras comme je puis commander à toutes les puissances du monde. ô vous roys de l’air et balais de la terre (continua-t’il en renforçant sa voix) vents qui soufflez l’un d’un costé, et l’autre d’un autre, à sçavoir du septentrion et du midy. ô vous Boree, et Auster, je vous conjure par les pantouffles du destin, les vieilles gregues de Saturne, et la chaire percee de Proserpine, et par tout ce qui est encore de plus venerable et de plus auguste dans le monde, que vous ayez à souffler contre cét arbre, et à me l’abattre de telle sorte, qu’il en perde sa vigueur, et