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vouloit plustost parler d’elle, il s’imagina qu’il luy estoit bien aussi permis d’aymer une nayade, et il tourna ses affections vers Lucide. Il avoit en sa conscience un certain remords qui luy disoit qu’il faloit servir Charite autant en qualité d’arbre que d’homme : neantmoins il treuvoit de nouveaux charmes qui luy faisoient oublier le passé. Lucide recommençoit ses caresses, et une fois ayant baisé sa main, elle la laissa eschapper si justement quelle tomba dessus son sein qui estoit tout descouvert. Lysis l’y arresta quelque temps et perdit sa raison parmy ces delices incomparables dont il n’avoit pas accoustumé de joüyr. Il avoit tousjours esté un de ces amoureux trancis et respectueux