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que Pan ne composoit aucun air que je ne joüasse aussi tost avecque cent fois plus de grace qu’il ne faisoit dessus sa chalemie. J’avois un beau violon de cypres qui est cettuy-cy que je tien encore. Il me le demanda en don pour une houlette, croyant que quand il l’auroit, il auroit aussi toute ma science, et qu’elle dependoit de cét instrument. Je le renvoyay tout à plat, tout dieu qu’il estoit, ce qui le mit si fort en colere, qu’il me metamorphosa en cyprez, ordonnant que par punition on couperoit de mon bois, pour faire des violons et des rebecs, qui vaudroient mieux que celuy que je luy avois refusé. Tellement donc que vous sortez de vostre escorce quand vous voulez, ainsi que l’ame de son corps,