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qui me fit avaller une merveilleuse poudre. Elle me fit tant pisser qu’il sortit de mon corps de larges ruisseaux, et ce fut alors qu’il prit fantaisie aux dieux de me metamorphoser tout à fait en fontaine. Je pisse encore de fois à autre dans le reservoir de ma source, afin qu’elle ne tarisse point, et je pisseray ainsi jusqu’à la fin du monde, sans que je me puisse jamais vuider. Je ne trouve point de difficulté à cette metamorphose-cy, dit Lysis, car vostre corps est demeuré en son estre, en ce qui est de sa forme, et non pas en ce qui est de sa nature qui est devenuë immortelle : et pour ce qui est de vostre urine elle à seulement esté changee en eau de fontaine. Mais quand je considere l’avanture

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de Synope, elle me semble plus malaisee à enten