Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/614

Cette page n’a pas encore été corrigée

p168

hardis, voire les temeraires. Mesprisez la resistance de vostre maistresse : les filles ne s’enfuyent de nous que pour estre suivies et pour estre atteintes. Elles ne combattent que pour estre vaincuës, et sont bien aises de n’estre pas les plus fortes. Que si vos levres peuvent toucher les leurs, ne vous contentez point de cela, car qui à obtenu le baiser, et ne passe point plus outre, se monstre indigne du bien qu’il vient de recevoir. Vous m’amenerez l’exemple de beaucoup de chastes bergers, mais ce ne sont que des niais tous tant qu’ils sont. Il y en a bien d’autres qu’eux qui sont plus louables, lesquels ont fait franchir le sault à leurs maistresses. Un certain plaisir inconnû vint alors chatoü