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luy avoit esté ravie. Lysis se sousriant ne voulut plus celer la verité, et se mit à dire, vous avez esté bien trompez, mes chers amis, c’estoit moy qui faisoit le personnage d’Amarylle, je vous l’apren, mais n’en dites rien chez Oronte, de peur que Leonor n’en soit faschee contre moy. Chacun fit semblant d’estre ravy d’admiration, et sur tout Clarimond, qui ne cessoit de dire, faudra-t’il donc que desormais je n’ayme qu’une idee ? Ou trouveray-je la belle nymphe qui m’a blessé ? Ha ! Lysis puis qu’elle est en toy, il faudra que je change mon amour en une amitié honneste. L’on ne parla point d’autre chose durant le soupé, et le lendemain apresdisné ils furent tous chez