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Quand elle se regardoit dans son miroir, il luy sembloit bien qu’elle estoit belle, et il ne s’en faloit guere qu’il ne luy avinst un mal aussi dangereux que celuy de Narcisse : car l’ame de Lysis aymoit ce visage d’Amarylle qu’elle voyoit. Cela faisoit qu’elle baisoit souvent la glace pour estre bouche à bouche avec cette bergere. Bien qu’elle se mirast si souvent, il ne se faut pas pourtant imaginer qu’elle fust des mieux attiffees du monde. Vous me direz que ses resveries amoureuses la rendoient negligente, mais il y avoit encore autre chose, c’estoit qu’elle n’entendoit pas à s’acommoder, et qu’elle ne se pouvoit pas faire si gentille comme