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il ne daignoit s’amuser, bien qu’ils le regardassent avec admiration. Quand il voyoit une colline il luy tardoit qu’il ne fust au haut pour sçavoir ce qu’il y avoit par-delà, et s’il treuvoit un boccage, il le faloit encore traverser pour voir ce qui estoit derriere. Enfin il treuva un hermite qui se pourmenoit le long d’une haye en disant son breviaire. Il s’imagina aussi tost que c’estoit un druyde, et luy faisant une profonde reverence, luy dit, mon pere, obligez moy de me dire si je suis encore bien esloigné des prairies où Celadon et Astree meinent paistre leur troupeau. L’hermite qui jamais n’avoit leu roman, luy respondit, je ne connoy point ces gens là que vous me nommez. Mais dites moy, d’où venez vous avec