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aller, prit cinq ou six livres nouveaux qu’il paya au libraire : mais Montenor les ayant regardez dit, ma foy, vous n’avez guere affaire d’argent, puis que vous l’employez si mal. Pour moy j’ay mal au cœur quand j’enten seulement lire trois lignes de ces sottises là. Ce sont des livres qui sont autant utiles à ceux qui ne les lisent point, qu’à ceux qui les lisent. Vous n’entendez pas nos affaires, luy vint dire Lysis, nous n’achetons ces livres que pour voir si nous pourrons faire des merveilles plus grandes que celles qui y sont racontees. Vous aurez vostre part du plaisir qu’il y aura à les voir faire. Scachez que si les amans de ces histoires sont deux jours sans manger, j’en veux estre quatre, et que s’ils jettent des larmes grosses comme le poulce, j’en veux jetter de grosses comme