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L’autheur reserve tout cela pour un commentaire qu’il fera de son banquet des dieux, et en attendant on ne dit ces bonnes choses qu’à l’oreille, et qu’aux enfans sans soucy. Mais encore faut-il sçavoir maintenant de nostre brave berger, ce qu’il luy semble de cette piece. Vrayment l’autheur est falot, dit Lysis, toutefois il a bon esprit ; il ne tiendra qu’à luy qu’il ne l’employe bien : mais je voudrois qu’il eust un peu parlé des dieux avec plus de respect qu’il n’a fait. Vous ne comprenez pas l’affaire, repartit Montenor, ne voyez vous pas que c’est son dessein de s’en moquer ? Les anciens nous ont laissé beaucoup de livres monstrueux où il ny a ny ordre ny raison. Ils feignent chacun force divinitez à