Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/426

Cette page n’a pas encore été corrigée

et de doctes philosophes ? à quoy nous servoient tant d’animaux, sinon pour faire joüer les petits dieux, comme Ganymede et Cupidon, qui s’amusoient à les mener en lesse ? Encore si de chacun nous eussions eu masle et femelle, vous pourriez dire que nous en eussions tiré quelque profit ; et qu’ils eussent fait des petits : mais ils estoient tous dissemblables ; et s’ils fussent entrez en chaleur, je vous laisse à penser quels monstres ils eussent produit, comme si le taureau se fust accouplé de l’hydre, et le belier de l’ourse, qui plus est, il n’y en avoit point entre eux qui eussent du laict qui fût propre à nous faire des fromages, et l’on ne me peut pas dire que c’eust esté un grand revenu de les aller traire chaque jour. Que s’ils avoient quelque plumage ou quelque peau qui