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en demeura sur cette croyance, se laissant ainsi persuader par les anthitheses, et les autres pointes de la poësie, comme s’il eust esté en sa puissance de faire qu’il y eust du feu, de la glace, de la neige, et beaucoup d’autres choses estranges en sa maistresse, selon qu’il luy sembloit bon de les dire. Il luy estoit avis qu’il n’y avoit qu’à se les imaginer pour les rendre veritables. Je ne sçay si les poëtes ont une croyance aussi legere, mais au moins ont ils de semblables pensees, et ils bastissent leurs desseins sur de pareils fondemens. Ils cherchent force contradictions pour faire leurs pointes, et ils donneront un sein d’yvoire que les flesches ne peuvent