Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/30

Cette page n’a pas encore été corrigée

de nos chiffres. Mais pour te contenter particulièrement sur les joyaux que tu me vois tenir, gentil berger, sçache que ce sont des choses qui me tiennent lieu de faveurs très-exquises. Pour le peu que j’ay veu encore Charité, je ne pense pas qu’elle me connoisse ; elle ne m’a point donné de bracelets de cheveux ; elle ne m’a point envoyé de lettres, n’y jetté d’oeillades favorables. à faute de cecy je ne veux pas laisser de garder quelque chose qui vienne d’elle. Hier comme j’arrivay dans S Cloud, je la vy pourmener avec une de ses compagnes. En folastrant elle prit un oeillet qui estoit sur son sein, et le jetta à la teste d’une autre qu’elle rencontra : je fus soigneux de le ramasser pour avoir