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et puis de luy en envoyer, c’est chose trop vulgaire
il faut ramener la mode des anciens poëtes, qui attachoient des fleurs aux portiques dés palais de leurs dames, pour les faire ressouvenir que leurs beautez estoient semblables aux roses, et que voyans qu’elles estoient de peu de duree, elles en devoient faire leur profit, lors qu’elles en avoient le temps. Outre cela considere que quand il est feste dans un temple, on entoure ainsi la porte de festons de fleurs, et que l’on fait la mesme chose, dessus les portes des villes ou quelque prince fait son entree. Or il n’y a personne sur la terre à qui l’on doive tant d’honneur qu’à Charite, et il y a tousjours feste et solemnité au lieu ou elle demeure, veu qu’incessamment on l’y va adorer avec toute sorte de ceremonies et de sacrifices. S’il est feste à sa parroisse, dit le laquais, que ne carrillonnez vous à son clocher ? Tes discours sont insolens et insupportables, repartit Lysis, mais je ne