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luy dis-je une fois sur ce suject, vous apercevez vous quand Lysandre passe au marcher de ses chevaux, ou au roulement de son carrosse ? Ce n’est pas cela, me dit-elle, c’est que je suis asseuree qu’il ne manque point à passer tous les jours à une certaine heure par icy devant ; et notez qu’elle disoit cecy en se mordant les lévres, comme pour me donner quelque chose à songer, et me faire acroire que ce seigneur passoit par là pour la voir. Elle s’imaginoit ainsi que tous ceux qui l’avoient veuë une fois mouroient d’amour pour elle, et elle se plaisoit tant a estre regardee, qu’un soir estant dans une rue ou il y a tousjours beaucoup de monde, je la vy passer dans un carrosse, à la portiere duquel elle