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Que je vous embrasse, mon doux amy, dit Lysis, apres avoir un peu medité à par soy, il faut que j’avouë que vous avez donné une preuve incomparable de vostre esprit. Il ne se pouvoit peindre que par metaphore, ce beau visage de Charite. Nous avions desja bien dit que ces traits ne pouvoient pas estre representez au naturel ! Ha peintre plus excellent qu’Apelle, Zeuxis, Protogene, et Parrhasius, je ne tien plus ce visage pour un monstre comme je faisois tantost, je le tien pour une chose fort raisonnable, et fort pleine d’artifice. Le contentement de Lysis se monstra par une infinité de semblables paroles, et il resolut de garder toute sa vie ce beau portraict. Anselme le mit dans une boëte,