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sacrifice dans une robe nouvelle[1]. Et pour confirmer ce message, tu lui porteras un signe qu’il reconnaîtra aisément, puisqu’il y verra l’empreinte de ce cachet. Pars donc, et en messager fidèle, observe avant tout la loi de ne rien ajouter aux ordres que tu as reçus ; par là, tu mériteras à la fois ma bienveillance et celle d’Hercule.

LICHAS.

Puisque je remplis sérieusement l’office de Mercure, je ne manquerai en rien à mon devoir envers toi, de remettre ce coffre dans l’état où il est, et de répéter fidèlement tes paroles.

DÉJANIRE.

Pars à l’instant ; car tu sais à fond en quel état les choses sont dans ce palais.

LICHAS.

Je le sais, et je dirai à Hercule que tout va bien.

DÉJANIRE.

Tu connais aussi, pour l’avoir vu, l’accueil amical que j’ai fait à la jeune étrangère.

LICHAS.

Oui, et mon cœur en a été saisi de joie.

DÉJANIRE.

Que pourrais-tu dire encore ? car je crains de te faire parler du désir que j’ai de le revoir, avant de savoir si je suis moi-même désirée par lui.



LE CHŒUR.

(Strophe 1.) O vous qui habitez les ports de ces parages, et les bains d’eaux chaudes qu’entourent les rochers, et les hauteurs de l’Œta, et le golfe Maliaque, et le rivage de la chaste déesse aux flèches d’or[2], lieux

  1. « Et de le montrer aux dieux, sacrificateur nouveau, dans un nouveau vêtement. » — C’était un usage chez les anciens, de revêtir des habillements nouveaux, ou nouvellement lavés, quand on offrait des sacrifices.
  2. Épithète homérique, Iliade, XIV, 183.