Et, quel pouvait être celui qu’Ulysse allait chercher lui-même ?
C’était.... Mais dis-moi d’abord quel est cet homme, et ta réponse, ne la fais qu’à voix basse.
C’est l’illustre Philoctète que tu vois, étranger.
Ne me fais plus d’autres questions, mais embarque-toi au plus vite, et hâte-toi de fuir[1] loin de ces bords.
Que dit-il, mon fils ? Qu’a donc ce marin à trafiquer[2] de moi dans l’ombre, en paroles échangées avec toi ?
Je ne sais pas encore ce qu’il veut m’apprendre, mais ce qu’il dira il faut qu’il le dise à la clarté du jour, à toi, à moi, et à ceux-ci.
O fils d’Achille, ne me compromets pas auprès de l’armée, comme un homme qui révèle ce qu’il faut taire ; ils me récompensent trop bien des faibles services que peut leur rendre un homme pauvre comme moi.
Pour moi, je suis l’ennemi des Atrides, et cet homme a toute mon amitié, parce qu’il les déteste. Si donc tu es venu en ami, il faut que tu ne nous caches rien de ce que tu as entendu dire.
- ↑ Σεαυτὸν ξυλλαβών : ce verbe exprime l’empressement, la précipitation, comme en latin de corripere, abripere. Plaute, Mercat. 4 : « Ut corripuit se
repente, atque abiit. » Curculio, 599 : « Foras me abripui atque effugi. »
Térence, Hecyr. III, sc. 3, 5 : « Intro me corripui timidus. »Virgile, parlant de Didon aux enfers (Én. VI, 472) : « Corripuit sese... »
- ↑ Διεμπολᾷ, il vend, dans le sens de il trahit. - Plus bas, v. 977, Philoctète dit de même, πέπραμαι. Plaute, dans les 'Bacchides, vers 717 :
O stulte, stulto, nescis nunc venire teAtque in eo ipso adstas lapide ubi præco prædicat.— Responde : quis me vendit ?