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ŒDIPE.

Thésée approche-t-il ? me retrouvera-t-il encore vivant, et maître de mes sens ?

ANTIGONE.

Quel secret veux-tu lui confier ?

ŒDIPE.

Pour les bienfaits que j’ai reçus de lui, je veux lui prouver toute ma reconnaissance, et remplir ma promesse, en retour de ce qu’il a fait pour moi.

LE CHŒUR.

(Antistrophe 2.) Viens, cher Thésée , viens ; laisse le sacrifice, que peut-être en ce moment tu offres, sur la montagne, à Neptune, dieu de la mer. L’étranger veut témoigner à cette ville, à toi et aux habitants de Colone, sa juste reconnaissance. Hâte-toi, accours vers nous.



THÉSÉE.

Quels sont encore une fois ces cris que vous faites entendre, vous ainsi que l’étranger ? est-ce à cause de la foudre de Jupiter, ou de la grêle qui éclate ? Ce sont là, en effet, tous les signes d’un orage envoyé par les dieux.

ŒDIPE.

O roi, ton arrivée comble mes vœux ; c’est un dieu sans doute qui t’a ramené heureusement vers nous.

THÉSÉE.

Fils de Laïus, qu’est-il donc survenu ?

ŒDIPE.

Je touche à la fin de ma vie, et je ne veux pas mourir sans remplir ma promesse envers toi et envers cette cité.

THÉSÉE.

À quel signe reconnais-tu que ta mort approche ?

ŒDIPE.

Les dieux eux-mêmes me l’annoncent, et leurs signes ne sont pas trompeurs.

THÉSÉE.

Quel est donc, vieillard, cet indice certain ?