Il était parti, disait-il, pour aller consulter l’oracle[1], et depuis son départ il n’a plus reparu dans sa patrie.
Mais n’y eut-il ni messager, ni compagnon de voyage de Laïus, témoin du fait, qui pût donner des indices et aider les recherches ?
Ils ont péri, à l’exception d’un seul, que la peur a fait fuir, mais il n’a pu dire qu’une chose de ce qu’il a vu.
Laquelle ? car un seul fait peut en faire découvrir bien d’autres, s’il nous donne une lueur d’espérance.
Des brigands l’assaillirent, dit-il, et il succomba, non sous le bras d’un seul, mais accablé par le nombre[2].
Comment donc un brigand, s’il n’avait été suborné par quelqu’un d’ici, aurait-il eu cette audace[3] ?
Tels furent alors les soupçons ; mais, au milieu de nos maux, la mort de Laïus n’eut point de vengeur.
Quels maux vous empêchèrent donc, après ce meurtre de votre roi, de rechercher les auteurs du crime ?
Le sphinx, avec ses énigmes, en nous occupant d’un
- ↑ Euripide, Phéniciennes, v. 36, nous apprend qu’il allait demander à l’oracle si l’enfant qu’il avait fait exposer vivait encore. — θεωρός. On appelait ainsi les députés envoyés par les villes aux grandes solennités de la Grèce. Ce mot désigne ici celui qui va consulter l’oracle.
- ↑ Le poète prête ici un mensonge au serviteur de Laïus, qui s’excuse ainsi d’avoir fui, et détourne en même temps les souvenirs d’Œdipe.
- ↑ Le scholiaste dit que ceci se dirige contre Créon, qui était le successeur naturel de Laïus.