absence ; car elle se prolonge plus qu’elle ne devrait. Mais quand il sera de retour, je serais alors bien coupable, si je n’exécutais tous les ordres du dieu.
C’est fort à propos que tu en parles, car voici qu’on m’annonce l’arrivée de Créon.
Divin Apollon, puisse son heureux retour nous apporter le salut, que son air radieux semble présager !
Selon les apparences, il est joyeux ; autrement il ne viendrait pas ainsi, la tête couronnée de laurier[1].
Nous le saurons bientôt, il est assez près pour entendre. Fils de Ménécée, toi qui m’es uni par les liens du sang, quelle réponse nous apportes-tu de la part du dieu ?
Favorable ; car cette crise même[2], si nous savons habilement la mener à fin, se changera en prospérité.
Que signifie ce langage ? En effet ces paroles que tu profères n’excitent ni ma confiance ni mes appréhensions.
Si tu désires m’entendre en présence de cette foule, je suis prêt à parler, ou bien à te suivre dans le palais.
Parle en présence de tous ; car leur malheur me touche plus que le soin de ma propre vie.
- ↑ La couronne était en général le signe d’une heureuse nouvelle. (Voir Électre, p. 71 ; Tite-Live, XXIII, 11 ; Plutus, vers 21.)
- ↑ Dans cette réponse en style d’oracle, le mot δύσφορα est employé dans un double sens : d’abord la signification générale, nos malheurs ; puis un sens particulier, la recherche difficile du meurtrier de Laïus.