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Scène IV.
JOCASTE, ŒDIPE, LE CHŒUR.
JOCASTE.
Qu’on m’apprenne avant tout quels furent les sujets De ces tristes débats, de cette violence ?
LE CHŒUR.
Des soupçons non fondés ont atteint l’innocence.
JOCASTE.
Les reproches sont-ils partis des deux côtés ?
LE CHŒUR.
De l’une et l’autre part.
JOCASTE.
S’ils m’étaient répétés, Je pourrais...
LE CHŒUR.
C’est assez des malheurs de la ville ; D’exposer leur querelle il serait inutile.
ŒDIPE.
Eh ! ne vois-tu donc pas où tendent ces discours ? Tu délaisses ton roi dans ses plus tristes jours !
LE CHŒUR.
Ah ! seigneur, je l’ai dit, je le répète encore, Je serais insensé, si d’un roi que j’honore
J’abandonnais les droits, d’un roi dont les destins
Du naufrage ont sauvé la cité des Thébains.
Oui, par toi, prince auguste, elle fut relevée ;
Par tes seins puisse-t-elle encore être sauvée[1] !
JOCASTE.
Œdipe, au nom des Dieux, d’où vient cette fureur,
Ce violent courroux qui possède ton cœur ?
- ↑ C’est ici la fin du commos.