De sa voix immortelle
Retentit à l’instant
L’Hélicon éclatant[1]
D’une neige éternelle ;
C’est un ordre divin
De poursuivre sans fin
Le coupable en sa fuite ;
Dans des rocs il habite,
Dans des déserts ou de sombres forêts ;
Aux oracles sortis du centre de la terre[2],
Il se soustrait en vain, fugitif, solitaire ;
Dans l’épaisseur des bois, dans leurs antres secrets,
Où ce monstre est errant, comme un taureau sauvage,
La voix immortelle du Dieu,
Que le coupable outrage,
Doit le poursuivre et l’atteindre en tout lieu.
Tirésias jeta le trouble en mon esprit
En dévoilant ces horribles mystères.
Croirai-je du devin les accents téméraires ?
Dois-je les rejeter comme un sinistre bruit ?
Mon âme est inquiète ;
D’Œdipe ou du prophète
Qui pourra l’emporter ?
Par la crainte et l’espoir je me sens agiter.
- ↑ L’oracle du Parnasse neigeux, Νιφόεντος, de cette montagne de la Phoride, voisine de Delphes et si célèbre par le séjour des Muses.
« The snow remains during the whole year in some of the hollows of Parnassos, for which reason it is called νιφόεις. »
DODWELL - ↑ Du point central (du nombril) de la terre. Les Grecs regardaient leur pays comme le centre de la terre, et Delphes, qui était au pied du Parnasse, passait pour être le milieu de la Grèce. Voyez l’Iphigénie en Tauride.
Les Chinois se donnent aussi le nom d’hommes du milieu.