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ŒDIPE.
Votre roi, sans détour,

Va remonter au mal et le produire au jour.
Vous n’aurez pas en vain, Apollon ni vous-même,
Pris à cœur de venger l’autorité suprême ;
Je vais, avec ardeur secondant vos projets,
Du pays et du Dieu servir les intérêts.
De Laïus qui n’est plus la cause m’est sacrée ;
Mais pour la mienne aussi, je veux de la contrée
Bannir le criminel dont le contact affreux
La souille, et dont le bras terrible et dangereux
Un jour aussi pourrait en vouloir à ma vie,
Lui qui sur le vieux roi porta sa main impie ;
Ma sûreté dépend du soin de me venger.
Emportez ces rameaux, vous pouvez vous lever,
Mes amis, — que le peuple en ces lieux se rassemble,
Nous verrons si le Dieu que nous prions ensemble
Nous promet un destin plus triste ou plus heureux.

LE GRAND PRÊTRE.
Levons-nous, chers enfants, les secours généreux

Du roi nous sont promis ; que la faveur céleste,
Qu’Apollon chasse enfin un fléau trop funeste !