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PRÉFACE.


Après avoir tout épuisé, jusqu’aux horreurs les plus révoltantes, il n’est pas du tout surprenant que l’on revienne avec enthousiasme à l’antique, au simple, au naturel, au vrai sublime. Voilà ce qui nous a fait entreprendre de mettre en vers français l’ŒDIPE-ROI de Sophocle, après le grand succès d’ANTIGONE.

Cette première édition de la seule traduction complète, littérale et en vers français, du chef-d’œuvre de toutes les tragédies anciennes et même modernes, ne doit être regardée que comme un simple essai littéraire, ainsi que celle, que nous avons donnée dans le temps, des Œuvres et des Jours du père de la poésie[1]. Il serait absurde de venir nous dire qu’on ne fait point de pareils essais : des expériences sans nombre avant la nôtre ont prouvé le contraire.

Quoique, par suite de travaux spéciaux et multipliés, nous puissions peut-être nous-même en apprécier les défauts et les qualités mieux que personne, nous appelons sur notre œuvre la critique belge et surtout française. Nous profiterons, comme nous l’avons déjà fait pour d’autres publications, de tous les conseils utiles que la bonne presse, et des littérateurs de la plus haute distinction qui nous ont toujours encouragé et ne nous ont jamais fait défaut, voudront bien encore nous donner, et nous continuerons à mépriser les critiques injustes, déloyales et systématiques, les calomnies et les injures du mauvais et stupide journalisme.

Notre seconde édition, revue et corrigée avec le plus grand soin, améliorée et perfectionnée à l’aide de toutes les meilleures critiques, sera publiée à Paris, chez un des principaux éditeurs de France, avec le texte grec le plus correct, des prolégomènes, des observations cri-

  1. Cette traduction d’Hésiode, avec notes philologiques, la première qui ait été faite en vers français, a été publiée par nous à Bruxelles, en 1838. Elle a eu à Paris, en 1843, les honneurs de l’imitation par un littérateur estimable, M. Fresse-Monval. Il en a été à peu près de même d’un de nos principaux ouvrages, de notre Précis des faits les plus utiles de l’histoire et de la civilisation universelle, connu depuis longtemps en Belgique ; un volume compact, in-8o.