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deux tiers à peine sont à peu près intacts ; l’autre tiers a été restauré par les modernes. On peut discuter à l’infini sur chacune de leurs conjectures. J’ai choisi celles qui m’ont paru raisonnables, sans me faire plus d’illusion sur leur valeur que ceux qui les ont proposées[1]. Et comme dans les passages mutilés, qui sont très nombreux, chacun a refait le texte à sa façon, je me suis contenté de ne citer le plus souvent que deux conjectures, pour ne pas donner aux notes critiques de cette petite pièce une longueur démesurée.

Un mot sur le papyrus des Limiers. D’après Hunt, il est de la fin du IIe siècle après J.-C, c’est-à-dire de la même époque que le plus ancien des papyrus de Sophocle, le n° 875, publié par le même helléniste dans la même collection[2]. Celui-ci, le 1174 se compose de nombreux fragments qui par bonheur s’ajustaient les uns avec les autres. On a pu ainsi reconstituer 15 colonnes, de chacune 25 à 27 vers. Un certain nombre de variantes sont citées en marge. Elles proviennent de Nicandre ou Nicanor, d’Aristophane ou Aristonicos ou Aristarchos et surtout d’un certain Théon[3]. Ce dernier, sur le compte duquel Wilamowitz déclare ne rien savoir, est peut-être le grammairien de l’époque d’Auguste qui fit un lexique de la langue des comiques et qui travailla aussi sur le texte des poètes alexandrins[4].

  1. Outre les éditeurs ou critiques dont j’ai déjà cité les noms, ceux qui ont étudié le texte des Limiers et qui m’ont été utiles, sont par ordre de date : Wilamowitz, Neue Jahrbücher, 1912, p. 453-476 ; C. Robert, Hermes, 1912, p. 536-561 ; P. Maas, Berl. phil. Woch. 1912, col. 1075-7 ; F. Bucherer, ibid. col. 1107 sq., ibid. 1913, col. 577-80 ; O. Rossbach, ibid., 1912, col. 1460 sq., H. Schenkl, Hermes, 1913, p. 153-6 ; G. Vollgraff, Mnemosyne, 1914, p. 81-90, p. 165-177.
  2. Voir l’Introduction de cette édition, vol. I, p. XXIII sqq. — Ajouter le papyrus des Trachiniennes. Supra, p. 3, note 1.
  3. Les noms sont cités toujours en abrégé : θε ou θεω pour ce dernier. La formule ordinaire, complétée, est : οὕτως ἦν ἐν τῷ Θέωνος.
  4. Voir F. Susemihl, Gesch. d. griech. Litt. in der Alexandrinerzeit, II, p. 215-7.