Créon. — Je ne mettrai pas la main sur cet homme, mais sur cette jeune fille qui m’appartient.
Œdipe. — Chefs du pays !
Le Coryphée. — Étranger, ce que tu fais n’est pas juste.
Créon. — C’est juste.
Le Coryphée. — Comment cela ?
Créon. — Les êtres de ma famille, je les emmène.
Œdipe. — Oh ! cité !
Le Coryphée. — Que fais-tu, étranger ? Lâche-la vite, sinon tu vas éprouver la force de mon bras.
Créon. — Arrière !
Le Coryphée. — Jamais, devant une pareille audace.
Créon. — Alors ce sera la guerre avec Thèbes, si tu me fais du mal.
Œdipe. — Ne l’ai-je pas dit ?
Le Coryphée. — (A un serviteur de Créon.) Lâche cette jeune fille, et vite.
Créon. — Ne commande pas quand tu n’es pas le maître.
Le Coryphée. — (Au même serviteur.) Je te dis de la lâcher.
Créon. — (Au même.) Et moi je te dis : marche !
Le Coryphée. — Au secours, au secours, accourez ici. Coloniates ! Athènes, oui, Athènes est outragée, violentée. Accourez à notre aide.
Antigone. — On m’entraîne, malheureuse que je suis ! ô étrangers, étrangers !