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Avec des hésitations, des silences.

Œdipe.Faut-il encore avancer[1] ?

Le Coryphée.Oui, encore quelques pas.

Œdipe.Encore ?

Le Coryphée.Fais-le approcher, jeune fille : toi, tu me comprends.

Antigone.

Œdipe.

Antigone.Suis-moi, suis-moi ici, avec ton pied aveugle, père, par où je te guide.

Œdipe.

Le Coryphée.Résigne-toi, étranger sur une terre étrangère, infortuné, à détester tout ce qu’une cité n’aime pas, et ce qu’elle aime à le vénérer.

Mélodrame.

Œdipe. — Mène-moi donc, mon enfant, à une place où 190 satisfaisant à la piété nous puissions parler, entendre, et ne luttons pas contre la nécessité.

Le Coryphée. — Arrête-toi ici et ne franchis pas ce seuil adossé au rocher.


    d’abord aux quinze choreutes, puis à leur chef. Il est des cas où cette distinction est impossible. En d’autres termes, il arrive qu’un acteur en parlant au chœur emploie indifféremment les deux nombres, (cf. Œd. à Col. 207-11, 242-5,) car si ce chœur est composé de plusieurs personnages, il est aussi représenté par son coryphée. Cf. Œd. à Col. 724, 6.

  1. Dans le texte grec les vers 178-187, 194-206 sont-ils antistrophiques ? La question n’est pas indifférente, car si on admet leur équilibre, on est obligé de les corriger, et comme ces corrections ne suffisent pas, d’admettre des lacunes. Or, il semble bien qu’il n’y ait aucun doute possible:ces vers se répondaient. Œdipe sort du bois sacré à tâtons; sorti de ce bois, à tâtons il cherche une pierre pour s’asseoir. La similitude des mouvements nécessite la similitude du rythme. Il y en a plus loin (833-843=876-886) une preuve surprenante. Antigone et Œdipe sont enlevés successivement par Créon : l’enlèvement du père est fait, ce qui nous semble étrange, sur le même rythme que celui de la fille, et, à part une lacune de cinq syllabes (v. 882) les vers se répondent rigoureusement. Ici, ces