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TEKMÈSSA.

Je suis épouvantée, en effet, ô Roi !

AIAS.

Ne l’enfermerez-vous pas promptement ?

TEKMÈSSA.

Par les Dieux, apaise-toi !

AIAS.

Tu es insensée si tu songes à redresser maintenant ma nature.

LE CHŒUR.
Strophe I.

Ô illustre Salamis entourée de flots, toi qui vis maintenant heureuse et toujours glorieuse pour tous les hommes, pour moi, malheureux, j’attends depuis longtemps la possession des plaines Idaiennes, dans le déroulement sans fin des mois, usé par le cours mobile du temps, et nourrissant l’amère espérance que je partirai enfin pour le sombre et odieux Hadès !

Antistrophe I.

Et ceci accroît mes maux de voir Aias qui ne peut guérir, hélas ! saisi d’une démence divine, lui que tu as envoyé autrefois pour être victorieux dans les luttes d’Arès, et qui, maintenant, privé de son esprit, cause une amère affliction à ses amis, car les grandes actions qu’il a déjà faites de ses vaillantes mains sont dédaignées par les Atréides ingrats.