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LIKHAS.

Elle ne le fera pas plus maintenant qu’auparavant, n’ayant encore prononcé aucune parole, ni grande, ni petite. Mais, gémissant sur son malheur cruel, elle n’a cessé de verser des larmes, la malheureuse, depuis qu’elle a quitté sa patrie battue des vents. Certes, elle subit une destinée mauvaise, mais il faut lui pardonner.

DÈIANEIRA.

Laissons-la donc, et qu’elle entre dans la demeure, si cela lui plaît mieux. Qu’une nouvelle douleur ne soit pas ajoutée par moi à celles qu’elle endure déjà. C’est assez de son mal présent. Maintenant rentrons tous dans la demeure. Toi, va où tu veux aller ; moi, je vais faire les apprêts intérieurs.

LE MESSAGER.

Attends au moins quelques instants, afin de savoir, tous ceux-ci étant éloignés, quelles sont celles que tu fais entrer dans la demeure. Il est nécessaire que tu saches ce qu’on ne t’a pas dit, car j’ai la pleine connaissance de ces choses.

DÈIANEIRA.

Pourquoi m’empêches-tu d’avancer ?

LE MESSAGER.

Arrête et écoute. Puisque tu as entendu sans regret ce que je t’ai dit déjà, je pense que tu m’écouteras de même maintenant.