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ET PRIAPIQUES


Forget, au nez tortu, qui forgez sans mesure
En dépit d’Apollon, tant de vers mal rymez,
Et qui blâmant les Juifs, vos parens diffamez,
Comme un maudit enfant, et de traître nature.

Si votre nez punais désormais s’aventure
A lâcher dessus moy ses traits envenimez,
Je consens que mes vers ne soyent plus renommez,
Au cas que d’un tel sot je ne venge l’injure.

Je puis, si j’en veux prendre une heure de loisir
Pour réjoüir la France, et me donner plaisir,
Ourdir par mes écrits un cordeau pour vous pendre ;

Mais il ne le faut pas, car sans m’en travailler,
Le collier quelque jour je vous verrais bailler,
Pour l’argent dérobbé que vous ne sauriez rendre.