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SONNETS GAILLARDS


Un visage à l’antique, une vieille Cybèle,
Qui sans estre lassée, un chacun a [laissé],
Qui dès le berceau même a ce train commencé,
Et ne se souvient point d’avoir esté pucelle.

Vieille mule au frein d’or, qui pour faire la belle,
Couvre de fard sa jouë, et son front crevassé,
Et voyant son crédit, comme son temps, passé,
Afin d’y revenir veut estre maquerelle.

Et pour premier essay de son nouveau savoir,
La vieille enchanteresse entreprend d’emouvoir
Par ses propos rusez la Beauté qui m’affole ;

O Ciel ! pour me venger de ses malheureux tours,
Fay que ceux qu’elle paye, en ses chaudes amour
Ay’nt le membre aussi mou qu’elle a la fesse molle.