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AVANT-PROPOS

sommairement, un volume fort épais où des poésies connues jusqu’à la banalité, voisinent avec des pièces qu’on ne saurait retrouver dans aucun ouvrage du temps. On y lit, tout à la fois, des vers libres touchant la vie et les mœurs de personnages notoires, des stances, des quatrains, des rondeaux, des métamorphoses et autres productions galantes ou érotiques. Il semble qu’en faisant transcrire en plein XVIIe siècle, la plupart des morceaux qui le composent, Conrart ait eu à dessein de former une sorte de galerie luxurieuse et satyrique.

Voici au début un quatrain anonyme fort audacieux, contre la Duchesse de Beaufort expirante, puis un madrigal « envoyé à M. de Villarceaux au nom de Mademoiselle de Maintenon », des stances de Madame de Villarceaux à Mademoiselle Testu, des priapées italiennes, des épigrammes lascives, parmi lesquelles il en est de Marc de Maillet[1] et d’une foule de

  1. Nous en cueillons une fort caractéristique :
    De Maillet à une Dame qui vouloit estre fort respectée.

    Votre grandeur m’est bien connüe
    Aussi vous respecté-je en tout,
    Mon v. même, quand il vous fout
    Ne vous fout que la tête nue.