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VOYAGE AUX INDES

qu’un vaisseau mouille devant Ragon, le gouverneur envoye ordre de mettre à terre le gouvernail & les canons montés ; on est obligé de donner une liste fidelle des hommes d’équipage, des armes offensives & défensives dont on est pourvu, de la quantité des balles de marchandises qu’on apporte, & généralement de tout ce qui est à bord. On sépare ce qui est de l’armement, ou à l’usage du vaisseau & ce qui est à vendre. Après cette déclaration, le Gouverneur fait donner un magasin où tout doit être déposé.

Jusqu’à la parfaite exécution de ce dernier article, il n’est permis de communiquer avec personne. Le Gouverneur se rend ensuite au vaisseau suivi d’un nombreux cortége qui profite du repas qu’on est obligé de lui donner ; & si dans sa visite il trouve quelque chose qui n’ait point été déclaré, fût-ce même de l’argent, il le confisque : in Officier ne peut garder qu’une vingtaine de roupies, car il faut que l’argent soit emmagasiné comme les marchandises, avec la différence qu’il ne paie aucun droit, & qu’on a l’attention de le rendre. La visite finie, on fait au Gouverneur les présens d’usage, qui sonsistent en assiettes de porcelaine, en sucre & en boëtes de thé. Les opérations du commerce sont souvent retardées par ces préliminaires, parce qu’on ne peut se procurer un ouvrier quelque besoin qu’on en ait, jusqu’à ce qu’ils soient entiéremetn remplis.

On fait une seconde visite de tout ce qui a été mis dans le magasin. Les balles sont ouvertes à l’effet d’en payer les droits ; ceux du Roi consistent à dix pour cent en nature, car on compte neuf piéces, & la dixiéme est pour lui : les écrivains, gardiens, & celui qui chappe les marchandises, ont deux & demi pour cent. L’un des Chefs a le droit aussi de