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164 VOYAGE AUX INDES

Je finirai en observant que les Indiens nourrissent deux races de Coq & de Poule : l'une est purement domestique, & n'est pour ces peuples, qui ne mangent de la chair d'aucun animal, qu'un objet de commerce ou d'amusement & de curiosité ; l'autre est esclave & sert pour les combats de Coqs, genre de spectacle fort en usage aux Indes.

La première race est semblable à celle de nos Coqs & Poules domestiques, & se perpétue par les individus qui se renouvellent & se succédent.

La seconde race est celle du Coq & de la Poule sauvages, que les Indiens entretiennent & renouvellent en tirant les individus des forêts où ils font nés.

Cette observation ajoutée aux faits que j'ai rapportés, confirme les conséquences que j'ai tirées de ces mêmes faits ; elle prouve que dans l'Inde même, la domesticité amollit & énerve le Coq fauvage & produit dans son plumage & dans celui de sa femelle, les différences que nous avons remarquées entre le Coq & la Poule sauvage, & le Coq & la poule de nos basses-cours : cette observation est donc une dernière & forte preuve que les oiseaux que je viens de décrire, sont la souche primitive du Coq & de la Poule domestiques. La souche de cette première variété étant une fois connue, il est aisé de sentir comment les circonftances variées à l'infini par rapport â un animal si prodigieusement multiplié & transporté en des climats si différens, ont occasionné les races & les variétés que nous connoissons dans cette espéce.

La Gélinote des Indes.

Pl XCVI.

Cet oiseau est de la grosseur de la Gelinote des Pyrénées ;