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               ET A LA CHINE. Liv. IV.                              113


pour y commercer, y ont toujours été mal reçus, ôc les Armateurs par une mauvaife combinaifon, ont toujours perdu beaucoup fur leur cargaifon. Les obftacles qu'on apporte aux déchargemens ôc aux embarquemens, ont dégoûté entièrement les Négocians de Fîle de France: ce qui devenoit cependant pour les deux Nations un commerce également avantageux.

On ne reçoit à Manille que les vaineaux des Chinois ÔC des Indiens, fous prétexte que ces peuples peuvent fe con¬ vertir : ce font ces vaiffeaux qui portent à Manille les objets de confommadon ôc de luxe, ôc ils prennent en échange les piaftres que le gallion apporte à'Acapulco,

Les objets qu'on pourroit retirer de Manille font des corda¬ ges^ du brai, du goudron, des toiles, des joncs, du rotin, de l'indigo, du rocou, du riz, le coton y eft de la plus grande beauté, ôc feroit un objet d'exportation enentiel pour la Chine y où on en envoyé plufieurs cargaifons de Surate, fur lefqueUes on gagne quelquefois cent pour cent.

La canne à fucre y croît très-bien 5 elle donne un fucre d'une qualité fupérieure à celui de Batavia. On y recueille auffi Fécorce d'un arbre qui dent lieu de canele , mais elle joint au goût de la canele un peu d'âcreté ; ton écorce eft épaine, poreufe, & Farbre n'eft point un canelier. Les Efpa- gnols en échangent avec les Chinois, mais ces derniers en font peu de cas, parce que cette même efpècefe trouve à Haïnam, au Tonquin ôc à la Cochinchine, d'où ils en rapportent. On y trouve auflî une mufcade fauvage, mais elle n'a point de parfum, ôc par cette raifon n'eft point commerçante ; elle en: petite ; Farbre qui la porte a des feuilles d'un pied de long : la même efpèce fe trouve à Madagafcar.

Tome II.                                                                  P