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l’apanage, non plus même des représentants, mais des ministres. Les citoyens causent des affaires, les ministres seuls en délibèrent.

Il n’est pas vrai que chaque citoyen remplisse une fonction publique : ces fonctions étant improductives doivent être réduites le plus possible ; par leur nature, elles sont donc exclusives de l’immense majorité des citoyens. Jadis, chez les Grecs, chaque citoyen occupait un emploi salarié par le trésor de l’État : sous ce rapport, l’idéal de La démocratie fut réalisé à Athènes et à Sparte. Mais les Grecs vivaient du travail des esclaves, et la guerre remplissait leur trésor : l’abolition de l’esclavage, la difficulté de plus en plus grande de la guerre ont rendu la démocratie impossible aux nations modernes.

Il n’est pas vrai que les citoyens participent à la nomination des fonctionnaires ; de plus, cette participation est impossible comme la précédente, puisqu’elle aurait pour effet de créer l’anarchie dans le mauvais sens du mot. C’est le pouvoir qui nomme ses subordonnés, tantôt suivant son bon plaisir, tantôt d’après certaines conditions d’admission ou d’avancement, indépendantes de la volonté des ministres, comme de celle des citoyens. L’unité du gouvernement, l’ordre et la discipline des fonctionnaires, la centralisation exigent qu’il en soit ainsi. L’article 13 de la charte de 1830 qui attribuait au roi la nomination à tous les emplois d’administration publique, est à l’usage de la démocratie comme de la royauté. Tout le monde, dans la révolution qui