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publiques, à la discussion du budget, à la nomination des fonctionnaires. Tous doivent être consultés et dire leur avis sur la paix et la guerre, les traités de commerce et d’alliance, les entreprises coloniales, les travaux d’utilité publique, les récompenses à décerner, les peines à infliger ; tous enfin doivent payer leur dette à la patrie, comme contribuables, jurés, juges, et soldats.

Si les choses pouvaient se passer de la sorte, l’idéal de la démocratie serait atteint ; elle aurait une existence normale, elle se développerait en sens direct de son principe, comme toutes les choses qui ont vie et développement. C’est ainsi que le gland devient chêne, et l’embryon animal ; c’est ainsi que la géométrie, l’astronomie, la chimie, sont le développement à l’infini d’un petit nombre d’élémens.

C’est tout autre chose dans la démocratie, qui n’existe pleinement, d’après les auteurs, qu’à l’instant des élections, et pour la formation du pouvoir législatif. Cet instant passé, la démocratie se reploie ; elle rentre sur elle-même, et commence son travail anti-démocratique ; elle devient Autorité. L’autorité était l’idole de M. Guizot ; c’est aussi celle des démocrates.

Il n’est pas vrai, en effet, dans aucune démocratie, que tous les citoyens participent à la formation de la loi : cette prérogative est réservée aux représentants.

Il n’est pas vrai qu’ils délibèrent sur toutes les affaires publiques, intérieures et extérieures : c’est