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cette détestable politique, apprendra bientôt, par la plus douloureuse expérience, quelle distance il y a entre la République et la démocratie.


5o La démocratie matérialiste et athée.


Si la monarchie est le marteau qui écrase le Peuple, la démocratie est la hache qui le divise : l’une et l’autre conclut également à la mort de la liberté.

Le suffrage universel est une sorte d’atomisme par lequel le législateur, ne pouvant faire parler le Peuple dans l’unité de son essence, invite les citoyens à exprimer leur opinion par tête, viritim, absolument comme le philosophe épicurien explique la pensée, la volonté, l’intelligence, par des combinaisons d’atomes. C’est l’athéisme politique, dans la plus mauvaise signification du mot. Comme si de l’addition d’une quantité quelconque de suffrages, pouvait jamais résulter une pensée générale !

C’est du choc des idées, que jaillit la lumière, disent les anciens. Cela est vrai et faux comme tous les proverbes. Entre le choc et la lumière il peut y avoir mille ans d’intervalle. L’histoire n’a commencé à se dévoiler pour nous que depuis un demi-siècle ; les idées qui autrefois s’agitèrent à Rome, à Athènes, à Jérusalem, à Memphis, n’ont éclairé que les hommes de notre temps. Le Peuple a parlé, sans doute ; mais sa parole, perdue à travers les voix individuelles, n’a été comprise de personne. La lumière que portaient les idées antiques a été dérobée aux con-