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Puis, passant rapidement du doute au désespoir : Voyez, ajoutent-ils, cette révolution faite sans idée ! ce drame renouvelé moitié de 89, moitié de 93, appris dans des romans, répété dans des tabagies, puis joué sur la place publique par des hommes qui ne savent seulement pas que ce qu’ils viennent de détruire a été la fin de ce qu’ils commencent ! D’où vient-elle, cette révolution ? elle n’en sait rien. Où va-t-elle ? elle l’ignore. Qui est-elle ? elle hésite sur son propre nom, tant elle-même se connaît peu, tant son apparition est factice, tant ce mot de République semble un solécisme dans notre langue.

Le premier jour, c’est le renversement du ministère.

Le second jour, c’est la chute de l’opposition.

Le troisième jour, c’est l’abdication de Louis-Philippe.

Le quatrième jour, c’est le suffrage universel.

Le cinquième jour, c’est l’organisation du travail.

Le sixième, le septième jour, ce sera la communauté et le phalanstère !…

Oh ! le Gouvernement l’avait prédit : nous étions tous aveugles, nous sommes tous dupes. La République, dont personne ne voulait, a surgi de nos querelles, traînant à sa suite des saturnales inconnues. Entendez-vous les cris des Icariens, les cantiques de Châtel, et ce bruit confus, horrible, de toutes les sectes ? Avez-vous vu ces hommes à visages sinistres, pleins du vin de la liste civile, faire des rondes à minuit, avec des chiffonnières nues, dans