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seront partis de bas, plus ils auront de grandeur ; » ce qui, pour un géomètre, est incontestable.

Si le ministre, convaincu de la capacité notoire d’un grand nombre des estimables instituteurs, s’était contenté de les indiquer comme des lumières tenues sous le boisseau et que l’avènement de la démocratie devait faire paraître, j’applaudirais à la circulaire. Mais qui ne voit que dans la pensée du ministre, l’instituteur primaire est la médiocrité envieuse, qui n’a rien inventé, qui n’inventera rien, destinée à servir de ses votes silencieux la guerre aux riches et l’arbitraire démocratique ? À ce titre, je proteste contre cette candidature, tranchons le mot, contre cette prostitution des instituteurs.

De même donc que la monarchie constitutionnelle, cherchant à s’entourer d’une aristocratie du talent et de la fortune, fait appel aux notabilités, de même la démocratie, qui est l’inverse de ce système, compose son patriciat de médiocrités. Et ce n’est point, comme l’on pourrait le croire, une opinion particulière au ministre ; je prouverai tout à l’heure que c’est l’essence pure de la démocratie.

Je cite encore un fait.

Tous les auteurs de droit public, notamment les démocrates, se prononcent contre le mandat impératif ; tous, dis-je, le considèrent unanimement comme impolitique, abusif, induisant à l’oppression du gouvernement par le pays, offensant pour la dignité du député, etc. Le mandat impératif a été