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préjugés démocratiques : de la vérité représentative, comme du gouvernement du Peuple par le Peuple, le Gouvernement provisoire n’en a tenu compte. Je ne lui en fais aucun reproche. Les esprits ne sont point à la hauteur de la République ; il faut que nous passions encore une fois par la démocratie : or, transition pour transition, j’aime autant le système du Gouvernement provisoire que celui de M. Duvergier de Hauranne. Je ne crois pas que le choix vaille une minute d’examen.


3. La démocratie est l’ostracisme.


Pour que le député représente ses commettans il faut qu’il représente toutes les idées qui ont concouru à l’élection.

Mais avec le système électoral, le député, soi-disant législateur, envoyé par les citoyens pour concilier, au nom du Peuple, toutes les idées et tous les intérêts, ne représente jamais qu’une idée, un intérêt ; le reste impitoyablement exclu. Car, qui fait loi dans les élections ? qui décide du choix des députés ? la majorité, la moitié plus une des voix. D’où il suit que la moitié moins un des électeurs n’est pas représentée ou l’est malgré elle ; que de toutes les opinions qui divisent les citoyens, une seule, si tant est que le député ait une opinion, arrive à la législature, et qu’enfin la loi, qui devrait être l’expression de la volonté du Peuple, n’est l’expression que de la moitié du Peuple.