sés de peu de chose. Si les représentans doivent représenter, non pas les départemens, ni les arrondissemens, ni les villes, ni les campagnes, ni l’industrie, ni le commerce, ni l’agriculture, ni les intérêts, — mais seulement la France ! pourquoi a-t-on décidé qu’il y aurait un député par 40,000 habitants ? Pourquoi pas un par 100,000 ou 200,000 ! Quatre-vingt-dix, au lieu de neuf cents, ne suffisaient-ils pas ? Ne pouviez-vous, à Paris, arrêter votre liste, pendant que les légitimistes, les conservateurs, les dynastiques auraient arrêté la leur ? Était-il plus difficile de voter sur une liste de 90 noms, que sur une de 15 ?
Mais qui ne voit que des députés ainsi élus en dehors de tout intérêt, de toute spécialité, de toute considération de lieux et de personnes, à force de représenter la France, ne représentent absolument rien ; qu’ils ne sont plus des mandataires, mais des sénateurs, et qu’à la place d’une démocratie représentative, nous avons une oligarchie élective, le moyen terme entre la démocratie et la royauté ?
Voilà, citoyen lecteur, où je voulais vous amener. De quelque côté que vous considériez la démocratie, vous la verrez toujours placée entre deux extrêmes aussi contraires l’un que l’autre à son principe ; condamnée à osciller entre l’absurde et l’impossible, sans pouvoir se fixer jamais. Parmi un million de moyens termes d’un égal arbitraire, le Gouvernement provisoire a fait comme M. Guizot : il a préféré celui qui lui paraissait convenir le mieux à ses