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aboutir de pareilles élections, si elles étaient sérieuses ? Évidemment c’est impossible.

Je ne discute pas, je le répète, ce côté purement matériel de la question : je m’en tiens au droit. Ce qu’on obtenait auparavant de la vénalité, aujourd’hui on l’arrache à l’impuissance. On dit à l’électeur : Voici nos amis, les amis de la République ; et voilà nos adversaires, qui sont aussi les adversaires de la République : choisissez. Et l’électeur qui ne peut apprécier l’idonéité des candidats, vote de confiance !

Au lieu de faire nommer les députés par chaque arrondissement, comme sous le régime déchu, on les fait élire par département. On a voulu, par cette mesure, détruire l’esprit de localité. Or, admirez comme les démocrates sont sûrs de leurs principes !

Si les députés, disent-ils, étaient nommés par les arrondissement, ce n’est pas la France qui serait représentée, ce seraient les arrondissemens. L’Assemblée nationale ne serait plus la représentation du pays ; ce serait un congrès de 459 représentations.

Pourquoi alors, répliquerai-je, ne faites-vous pas nommer par chaque électeur les députés de toute la France ?

Il serait à souhaiter, répondez-vous : mais la chose est impossible.

J’observe d’abord que tout système qui ne peut être vrai qu’à la condition d’être impossible, me paraît un pauvre système. Mais les démocrates me semblent ici singulièrement inconséquens et embarras-