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blicain ou de leur curé ; quel cas en faites-vous ? C’est une vieille maxime qu’en toute délibération il faut non-seulement compter les suffrages, mais les peser. Dans vos comices, au contraire, le suffrage d’un Arago, d’un Lamartine, ne compte pas plus que celui d’un mendiant. — Direz-vous que la considération due aux hommes de mérite leur est acquise par l’influence qu’ils exercent sur les électeurs ? Alors les suffrages ne sont pas libres. C’est la voix des capacités que nous entendons, ce n’est pas celle du Peuple. Autant valait conserver le système à 200 fr.

On a donné le droit de suffrage à l’armée. Voici ce que cela signifie : Le soldat qui ne votera pas comme le capitaine ira à la salle de police ; le capitaine qui ne votera pas comme le colonel sera mis aux arrêts ; et le colonel qui ne votera pas comme le Gouvernement sera destitué.

Je passe sous silence les impossibilités matérielles et morales qui fourmillent dans le mode adopté par le Gouvernement provisoire. Il est acquis à l’opinion qu’en doublant la représentation nationale, et faisant voter par scrutin de liste, le Gouvernement provisoire a voulu faire prononcer les citoyens, non pas sur les hommes, mais sur le principe ; précisément à la manière de l’ancien Gouvernement, qui faisait voter aussi sur le système, et non pas sur les hommes. Comment discuter le choix de 10, 15, 25 députés ? Comment, si chaque citoyen déposait dans l’urne un suffrage libre et en connaissance de cause, faire le dépouillement d’un pareil scrutin ? Comment faire