Page:Solution du problème social.djvu/77

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le repos des familles, si les femmes, les enfans, les domestiques obtenaient les mêmes droits que les époux, les pères et les maîtres ; qu’au surplus, par la solidarité des intérêts et par le lien familial, les premiers sont suffisamment représentés par les seconds.

J’avoue que l’objection est sérieuse, et je n’entreprends point de la réfuter. Mais, prenez garde : vous devez, par la même raison, exclure les prolétaires et tous les ouvriers. Les sept dixièmes de cette catégorie reçoivent des secours de la charité publique : ils iront donc se voter à eux-mêmes une liste civile, des augmentations de salaire, des réductions de travail ; et ils n’y manqueront pas, je vous assure, pour peu que leurs délégués les représentent. Le prolétariat sera dans l’Assemblée nationale comme les fonctionnaires dans la chambre de M. Guizot, juge dans sa propre cause, puisant au budget et n’y mettant rien, faisant l’appoint de la dictature, jusqu’à ce que le capital étant épuisé par l’impôt, la propriété ne produisant plus rien, la banqueroute générale fasse crever la mendicité parlementaire.

Et tous ces citoyens qui, pour raison de travail, de maladie, de voyage, ou faute d’argent pour aller aux élections, seront forcés de s’abstenir, comment les comptez-vous ? Sera-ce d’après le proverbe : Qui ne dit rien, consent ? Mais, consent à quoi ? à l’opinion de la majorité, ou bien à celle de la minorité ?…

Et ceux qui ne votent que par entraînement, par complaisance ou intérêt, sur la foi du comité répu-