quatre cinquièmes du Peuple qui ne sont pas représentés, qui sont retranchés de la communion du Peuple. Pourquoi ?
Vous fixez la capacité électorale à 21 ans ; pourquoi pas à 20 ? pourquoi pas à 19, à 18, à 17 ?…… Quoi ! c’est une année, un jour, qui fait la raison de l’électeur ! Les Barra, les Viala sont incapables de voter avec discernement ; les Fouché, les Hébert, voteront pour eux !
Vous éliminez les femmes. Vous avez donc résolu le grand problème de l’infériorité du sexe. Quoi ! pas d’exception pour Lucrèce, Cornélie, Jeanne d’Arc ou Charlotte Corday ! une Roland, une Staël, une George Sand, ne trouveront pas grâce devant votre virilité ! Les Jacobins recevaient des tricotteuses à leurs séances ; on n’a jamais dit que la présence des citoyennes eût énervé le courage des citoyens !
Vous écartez le domestique. Qui vous dit que cet insigne de la servitude ne couvre pas une âme généreuse ; que dans ce cœur de valet ne bat pas une idée qui sauvera la République ! La race de Figaro est-elle perdue ? — C’est la faute de cet homme, direz-vous : pourquoi, avec tant de moyens, est-il domestique ? Et pourquoi y a-t-il des domestiques ?
Je veux voir, je veux entendre le Peuple dans sa variété et sa multitude, tous les âges, tous les sexes, toutes les conditions, toutes les vertus, toutes les misères : car tout cela, c’est le Peuple.
Vous prétendez qu’il y aurait inconvénient grave pour la bonne discipline, pour la paix de l’État et